Présentation de Cléo
Je côtoie la méthode Cléo, chez Retz, depuis 1 an. En dispositif ULIS, je trouve que suivre une méthode, ce n’est pas facile… Il faut toujours refaire des adaptations, revenir parfois sur les notions d’une manière différente… Bref, autant dire qu’une seule méthode ne suffit pas, et qu’il faut combiner, manipuler, bidouiller…
Mais on ne va pas se mentir : partir d’une méthode, c’est partir d’une bonne base, qu’on va pouvoir s’approprier et modifier petit à petit.
Je vous propose ici de vous donner mon humble avis sur Cléo, avant de vous proposer d’autres articles en lien avec la méthode, dans lesquels je partagerai avec vous des adaptations des supports de la méthode 😉
Pourquoi avoir choisi Cléo ?
Le principe du "tuilage"
La progression proposée par Cléo me plaît : certes, comme je le disais au-dessus, en dispositif, se tenir à la progression d’une méthode, ce n’est pas simple…
Mais justement, Cléo a cet avantage de proposer une progression en “tuilage”. En gros, ça permet d’aborder de nouvelles notions sans forcément attendre d’avoir fini la précédente. Et ça, c’est chouette, parce qu’on peut avancer, sans se mettre la pression du “Oh noooon, ils n’ont pas encore acquis cette notion, comment konvafaire pour avanceeeeer !!”
Par exemple, en CE1, la découverte des notions de singulier et de pluriel s’étale sur toute la première période, soit 7 semaines. Ça laisse le temps aux élèves de se les approprier, sans faire du bourrage de crâne en 2 semaines.
Mais parallèlement, on va travailler sur l’accord des verbes avec leur sujet, et sur les différents temps des verbes.
Ca demande une petite gymnastique organisationnelle, mais franchement, ça vaut le coup !
Des supports épurés et pratiques
Un des principaux avantages à mes yeux : il n’y a pas de fioritures dans le fichier.
- La police est simple, assez grosse (l’équivalent d’un Arial 12 je pense, mais en plus joli – oui oui, ça a son importance ! )
- Chaque exercice est “isolé” dans un cadre blanc grâce à la couleur des pages : cela permet à l’élève de repérer facilement l’exercice à faire et permet de se concentrer un peu plus dessus, sans que son regard se balade partout sur la page.
Autre élément permettant l’accessibilité du fichier à tous les élèves : la construction des exercices d’entraînement.
- Quand on étudie une notion, tous les exercices proposés la concernant ont la même consigne. Pour moi, cela a 2 avantages principaux :
– on ne perd pas de temps à expliquer une nouvelle consigne quand on réalise ces exercices
– les élèves travaillent dans une situation rassurante : ils connaissent la consigne, donc ils ne paniquent pas par manque de compréhension ; ils peuvent donc se concentrer davantage sur la mise en application de la notion. - Les exercices d’une notion sont de difficulté graduelle.
Par exemple, en ce qui concerne la compréhension des inférences, en CE1, le 1er texte est le suivant :
Frédéric descendit de son vélo et dit bonjour à Madame Dupré en lui tendant deux lettres et une carte postale. Quel est le métier de Frédéric ?
Le 32e est :
“Sans faire exprès, Léa renversa le litre de lait sur la place. Son frère se leva pour aller chercher une éponge en disant : “Ah, bravo, tout est trempé maintenant !” Pourquoi le frère de Léa a-t-il dit “Bravo” ?“
La difficulté a augmenté, mais pas d’un coup : c’est très progressif !
L'autre + : un fichier en version DYS
Ouaip, Cléo, c’est aussi le choix d’un fichier traditionnel, OU d’un fichier DYS.
Les exercices sont les mêmes dans l’un et l’autre ; ce qui change, c’est la mise en page et le numéro de la page de chaque exercice.
Comme ça, si la plupart de vos élèves travaillent avec le fichiers traditionnel, vos élèves qui auraient besoin de ce fichier dys peuvent faire le même exercice que les camarades, mais sous un format plus adapté.
Quelles différences ?
1) La mise en page
Dans le fichier traditionnel, vous trouverez plusieurs exercices par page (entre 2 et 5), tandis que dans le fichier DYS, 1 page, c’est 1 exercice (voire 2, max).
Dans cette page, l’élève est guidé étape par étape, pour l’aider à réaliser l’exercice.
En ce qui concerne la police, il y a plus d’espacement entre les caractères, ce qui rend plus lisible encore l’écrit.
2) Le prix
Comptez 16,50 € pour le fichier DYS, et 11,90€ pour le fichier “traditionnel”.
Cette différence s’explique facilement : un travail de remise en page, un nombre de pages plus conséquent, donc un coût d’impression qui augmente.
3) Mon avis
De mon côté, je n’ai pas choisi de travailler avec le fichier DYS et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, je possédais déjà le fichier Cléo CE1 traditionnel. Comme, en dispositif, on peut avoir jusqu’à 4 niveaux différents, j’ai choisi l’option la moins chère, sachant que j’ai acheté Cléo CE2 et CM1 avec les sous de ma petite poche (poche possédant d’ailleurs un trou qui mène souvent à l’achat de matériel pour la classe) 🙃
Ensuite, sachant que je travaille en groupe de 5 élèves max, j’ai le temps de leur expliquer les étapes des exercices et de vérifier qu’ils ont compris. D’autre part, si je dois faire des adaptations, ce ne seront pas celles proposées par le fichier DYS. J’opte plutôt pour des adaptations facilitant le décodage : textes en couleurs, lettres muettes grisées, police DYS… Et puis, je ne donne pas des pages entière d’exercice : souvent, j’ai remarqué que quand un élève en difficulté voit arriver une feuille A4 et qu’on lui dit “on va faire cette feuille”, c’est la fin des haricots : comme si le format impliquait une quantité monstrueuse de travail…
En revanche, je pense que ce fichier DYS est vraiment adapté pour des enfants en difficultés avec des troubles dys dans une classe ordinaire. On lui facilite l’accès à la consigne, à la compréhension, on ne surcharge pas… Et puis, encore une fois, on lui donne la possibilité de faire la même chose que les autres, mais sous un format différent. Je pense que ça peut donc soulager à la fois l’élève et l’enseignant. Il y a des chances pour que, une fois que l’élève s’est approprié le fichier, il soit plus autonome, et sollicite un peu moins l’aide de l’enseignant. Et dans une classe ordinaire, les sollicitation des élèves en difficulté sont parfois clairement ingérables…!
Feuilleter les ouvrages
Si vous ne connaissez pas Cléo, ou encore que vous voulez feuilleter les ouvrages DYS, vous pouvez le faire sur le site des éditions Retz, en cliquant sur les images ci-dessous 😉 (Je n’ai mis que ceux que j’utilise régulièrement dans mon ULIS !)
Et vous alors ?!
Je suis curieuse de connaître votre retour si vous utilisez Cléo, ou encore, si vous avez choisi de ne pas l’utiliser, les raisons qui vous y ont poussé !
Bonjour! J’ai acheté 4 versions dys et je suis satisfaite d’avoir fait cette dépense -parce que c’est quand même très cher! Les élèves qui l’utilisent sont réellement aidés par la mise en page, le fait qu’il n’y ait qu’un exercice par page. (élèves TDAH/DYS) En revanche, c’est vraiment dommage que les versions avec les étiquettes à découper soient à imprimer, ça fait un coût supplémentaire, des feuilles supplémentaires alors que cette adaptation est profitable et souvent nécessaire.
De la même manière, ce que tu proposes pour faciliter la lecture des exercices de compréhension est essentiel pour ces élèves (encore merci:)), c’est une amélioration que les concepteurs de CLEO devraient adopter!
Cela dit j’utiliserai de nouveau cette version adapté, cela soulage les élèves et cela me soulage!
POur ce qui est de CLEO, je trouve que ça manque de manipulation, recherche pour s’approprier les notions, mais le fichier est agréable à utiliser, les élèves l’apprécient, la quantité d’exercices est suffisante en terme de répétition pour s’entrainer.
Bonne continuation à toi!
Merci beaucoup pour ton retour =D
Je te rejoins sur la manipulation ! J’en fais pas mal en plus avec des petits jeux trouvés par-ci par-là, et on réinvestit en production d’écrits ou en production orale. Je trouve qu’en suivant Cléo, on a une manière plus “dynamique” de travailler en français, et encore une fois, c’est vrai que le support est simple et efficace =)
Bonne continuation à toi aussi !